Hématurie
Il n’existe pas de corrélation entre le type d’hématurie et la gravité de la maladie causale
Prévalence des causes d'hématurie fonction de l'âge et du sexe
Recherche de signes de gravité
- évaluation hémodynamique : anémie, choc hypovolémique
- rétention aiguë d’urine sur caillotage : sondage vésical ± irrigations
- décaillotage, contre-indication absolue au cysto-cathéter
- hypertension maligne en cas de néphropathie
- traumatisme : UROTDM immédiat aux urgences
Confirmer l’hématurie
Présence de sang dans les urines émises lors d’une miction. L’hématurie macroscopique : est visible à l’œil nu. L’hématurie microscopique est définie par ≥ 5–10 hématies/mm3, à toujours confirmer par un ECBU.
Il existe de fausses hématuries (diagnostics différentiels) :
- hémorragie de voisinage : urétrorragie, menstruations, métrorragie, hémospermie
- coloration médicamenteuse : AINS, rifampicine, erythromycine, métronidazole, vit B12, salazopyrine, laxatifs à la phénolphtaléine
- coloration alimentaire : betteraves, mûres, myrtilles, rhubarbe, choux rouge, colorant alimentaire
- pigments sanguins ou biliaires : myoglobinurie (rhabdomyolyse), hémoglobinurie (hémolyse), bilirubinurie, porphyrie
Orientation clinique
Les antécédents généraux sont à évoquer : diabète, drépanocytose, tuberculose.
Les traitements en cours doivent être relevés : anticoagulants, AINS…
La chronologie de l’hématurie a une valeur localisatrice :
- initiale : origine urethro-prostatique
- terminale : atteinte vésicale
- totale : atteinte urologique ou néphrologique possible
Orientation urologique :
- facteurs de risque de carcinome urothélial : tabac, exposition professionnelle
- antécédent de colique néphrétique, traumatisme, voyage récent
- présence de caillots
- symptomatologie : douleur lombaire, syndrome irritatif ou obstructif
- anomalie aux touchers pelviens.
Orientation néphrologique :
- patient jeune, infection ORL récente
- HTA, œdèmes des membres inférieurs, protéinurie à la BU
- absence de caillots ou de symptomatologie urologique
Examens complémentaires à prescrire
- Orientation urologique :
- ECBU
- créatininémie, NFS, bilan d’hémostase ± pré-transfusionnel
- échographie vésico-rénale
- uroscanner
- puis AVIS URO
- Orientation néphrologique :
- ECBU, protéinurie (N< 1gr/24h)
- créatininémie, NFS, bilan d’hémostase
- échographie vésico-rénale
- puis AVIS NEPHRO
- Hématurie isolée : bilan « urologique » de première intention avant d’envisager une étiologie néphrologique.
Spécificités chez l'enfant
Interrogatoire : rechercher si possibilité de corps étranger, ATCD familial hématurie
Echo à prescrire : abdominale et non seulement urinaire
Biologie :
- Orientation supplémentaire sur l’analyse du culot urinaire :
- présence d’acantocytes et de cylindres hématiques, un VGM moyen < 60 μ, évoquent une origine rénale
- La présence d’hématies de morphologie conservée avec un VGM normal évoquent une origine urologique.
- A demander en plus en cas d’hématurie totale : iono sang, urée, albuminémie, dosage des fractions C3 et C4 du complément, anticorps anti-nucléaire et anti DNA, anticorps antistreptococciques. Urines : protéinurie/ créatinine urinaire, micro-albuminurie, rapport calciurie/créatinine urinaire.
Références de la fiche
Historique de la fiche
Fiche créée par le Dr Christophe CHEVASSUS (PARIS) le 17/05/2019
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