Poussée HTA
HTA : PAS > 140 mmHg et ou PAD > 90 mmHg
HTA sévère : PAS > 180 mmHg et ou PAD > 110 mmHg
Des chiffres initiaux (avant la prise en charge) très élevés ne sont pas un critère de gravité suffisant pour hospitaliser systématiquement (chez l’adulte non enceinte)
Les critères déterminants d’une hospitalisation sont :
- des signes évocateurs de complications neurologique, rénale ou cardiovasculaire
- la persistance d’une HTA sévère après la prise en charge initiale
Urgence hypertensive : HTA sévère + signes de souffrane viscérale
Le traitement médicamenteux anti-hypertenseur est le plus souvent inutile.
La poussée HTA sans atteinte d’organe cible (aorte, rein, coeur, cerveau, rétine, foetus) n’est pas une urgence thérapeutique.
Sans signe de complication : traiter une cause éventuelle, repos, mesures pour calmer le stress
Bien mesurer la tension artérielle
- se méfier des appareils électroniques surtout ceux au poignet
- sujet assis ou couché au calme
- ne pas remonter la manche mais l’enlever
- pavillon du stéthoscope directement sur la peau et pas à travers un vêtement
- bras à hauteur du coeur
- brassard adapté à la morphologie du patient (risque de suestimation si brassard trop petit)
- Si bras trop volumineux, mesurer à l’avant bras et ausculter l’artère radiale
- purger le brassard avant la pose
- ne pas glisser le pavillon du stéthoscope sous le brassard
- velcro se décroche : recommencer, raccrocher mieux
- chiffres anormaux : répéter la mesure après au moins 10 min.
Causes fréquentes de poussée hypertensive
- idiopathique chez le sujet hypertendu
- douleur
- anxiété
- sevrage ou modification de traitement anti-hypertenseur
- globe vésical (y penser chez le sujet âgé)
Rarement
- ingestion de sympathicomimétique
- AINS
- maladies rénales et réno-vasculaires
- (pré) éclampsie
Médicaments augmentant la tension artérielle
- alcool
- psy : tricycliques, IMAO, amphétaminiques
- AINS
- corticoïdes
- antiacides qui empêchent l’action des anti-hypertenseurs
- décongestionnants nasaux
- ciclosporine
- glycirrhizine
- sevrage de L-DOPA ou anti-hypertenseur
Femme enceinte ou post-partum
La TA se mesure en position assise au bras droit ou décubitus lat. gauche.
Pas de benzodiazépine chez la femme enceinte ou qui allaite
Forme modérée de pré-éclampsie :
- association HTA > 140/90 après la 20è semaine de grossesse et (si HTA préalable à la grossesse, élévation de PAS > 30 mmHg ou de PAD > 15 mmHg)
- protéinurie ⩾ 2 + à la BU
- sans les symptômes cliniques ci-dessous
20% des pré-éclampsies surviennent en post partum et 90% dans les 7 premiers jours.
Hospitaliser
Forme grave de pré-éclampsie :
- PAS > 160 mmHg et/ou PAD > 110 mmHg
- indépendamment de la TA : céphalées, douleurs épigastriques ou hypochondre droit, ROT augmentés diffusemment,
Hospitaliser
Éclampsie = survenue d’une crise convulsive tonico-clonique
Clinique : céphalées, flous visuels, nausées, vomissements, dyspnée, épigastralgies, oedèmes
Appeler le 15 / traitement urgent sur place
Symptômes bénins et non spécifiques d’hypertension artérielle
Epistaxis
Bourdonnements d’oreille
Sensations de pseudovertiges
Céphalées modérées d’apparition progressive
Flush, phosphènes, acouphènes
Palpitations, état de nervosité
Signes d’alerte
Signes neurologiques focaux (AVC ?)
Céphalées intenses, confusion, convulsions (encéphalopathie ?)
Céphalées sévères explosives, méningisme (hémorragie sous arachnoïdienne ?)
Dyspnée intense, polypnée, orthopnée, râles crépitants (insuff. cardiaque aiguë ?)
Douleur thoracique angineuse +/- signes ischémiques à l’ECG (SCA ?)
Douleur thoracique, dorsale ou abdominale ou signes neurologiques focaux avec disparition d’un pouls périphérique (dissection aortique ?)
Trouble de l’hydratation (néphropathie maligne ?)
Nausées, vomissements (HTIC ?)
AEG, polyurie, soif, troubles visuels (HTA maligne ?)
Ingestion de sympathicomimétiques ou d’antidépresseur tricycliques
ATCD de maladie rénale, rénovasculaire, phéochromocytome
Histoire récente de traumatisme cranien
Période péri-opératoire
Fond d’oeil : hémorragie, exsudat, oedeème papillaire (hypertension maligne ?)
Elévation du taux de créatinine, hématurie, oedèmes (Insuff. rénale aigue ?)
Prise en charge initiale systématique
Mesurer la TA soit même (ne pas faire confiance aux automesures) des deux côtés après au moins 10 min de repos
Traiter la douleur (ne pas utiliser d’AINS)
Traiter l’anxiété : rassurer, expliquer, benzodiazépine que si anxiété au 1er plan : Alprazolam 0,25 mg : 1 cp
Interrogatoire :
- ancienneté de l’HTA
- traitement actuel et modifications récentes, observance
Examen :
- ausculter l’abdomen, les lombes, les axes fémoraux, le foyer aortique (souffle ?)
- prendre les pouls distaux des deux côtés (asymétrie ?)
- rechercher un retentissement sur les organes cibles : signes d’alerte
- examen clinique (coeur, poumons, aorte, pouls, neuro)
- BU : recherche de protéinurie et d’hématurie
- ECG systématique
Remesurer la TA à la fin de l’examen.
Signes d’alerte quels que soient les chiffres tensionnels
Fond d’oeil urgent impératif
Hospitalisation
PAS initiale > 180 mmHg et/ou PAD > 110 mmHg
Absence de signe d’alerte
Attendre 30 min à domicile pour juger de l’efficacité des mesures initiales
Persistance de PAS > 180 mmHg et ou de PAD > 110 mmHg :
Fond d’oeil urgent impératif
Hospitalisation
PAS initiale ou après 30 min : 140 – 180 mmHg et PAD 90 – 110 mmHg
Remesurer la TA à la fin de l’examen clinique
Pas de nécessité de rester à domicile 30 min
Pas de nécessité d’instaurer un traitement ou d’ajouter un traitement.
Nécessité de contrôle TA rapproché : revoir médecin, acheter un tensiomètre automesure au bras de préférence et noter les chiffres
Rappeler le 15 si symptômes d’alerte
Rappeler un médecin si PAS mmHg > 180 et ou PAD > 110 mmHg
Références de la fiche
Historique de la fiche
Fiche créée par le Dr Christophe CHEVASSUS (PARIS) le 12/10/2019
WIKISOSⒸ - 2023